Afin de réajuster la politique nationale des Soins de Santé de Base (SSB) à la déclaration des Soins de Santé Primaires (SSP) d’Astana (2018), 40 ans, après celle d’Alma Ata (1978), ce papier récapitule les leçons apprises de l’expérience internationale et nationale des SSP/SSB et présente les lignes princeps de la feuille de route de la deuxième version des SSB en Tunisie. L’OMS et l’Unicef ont identifié quatre leçons de la politique des SSP: 1. Un leadership politique, donnant la priorité aux soins de première ligne. 2. Un financement suffisant garantissant la disponibilité des services de base et leur accès par la population desservie. 3. Un personnel de santé spécifiquement formé aux soins primaires, avec des conditions d'emploi dignes. 4. Une stratégie d’appui à la qualité des soins, basée sur la motivation financière et morale. En Tunisie, l’histoire des SSB a mémorisé des images de succès tels que l’organisation des séances de simulation pour la préparation de la «solution de réhydratation par voie orale», des «équipes mobiles» de visites à domicile, des «échéanciers en bois» pour le monitorage de la vaccination et des «cellules scolaires d’action sociale» pour le management multisectoriel du problème du retard scolaire. Les groupes «Think Tank», ayant réfléchi sur les perspectives des SSB en Tunisie, ont aboutit à une feuille de route composée de quatre axes fondamentaux. 1. Création d’une Caisse Nationale d’Assurance Santé (CNAS), affiliée au Ministère de la Santé, et valorisant la prévention et la promotion de la santé. 2. Centrage sur les maladies non transmissibles, aussi bien chez les jeunes que chez les personnes âgées. 3. Instauration d’un bilan périodique de santé, stratifié en fonction du sexe et de l’âge, orientant les comportements de santé et les aptitudes de «self care». 4. Le développement des «maisons de santé», fournissant des soins continus, par des équipes plurifonctionnelles et multidisciplinaires. Ainsi, la réforme de la politique des SSB de la Tunisie, en se référant à la déclaration d’Astana et sur l’expertise nationale cumulée, est indispensable pour revitaliser la première ligne des soins et assurer à la population tunisienne une «santé pour tous, ne laissant personne à coté».
In order to readjust the national policy of Basic Health Care (SSB) to the declaration of Primary Health Care (SSP) of Astana (2018), 40 years after that of Alma Ata (1978), this paper summarizes the lessons learned from the international and national experience of PHC / SSB and presents the originator lines of the roadmap of the second version of SSB in Tunisia. WHO and Unicef have identified four lessons from PHC policy: 1. Political leadership, prioritizing primary care. 2. Sufficient funding to ensure the availability of basic services and their access by the population served. 3. Health personnel specifically trained in primary care, with decent working conditions. 4. A support strategy for the quality of care, based on financial and moral motivation. In Tunisia, the history of SSBs has memorized images of successes such as the organization of simulation sessions for the preparation of the “oral rehydration solution”, “mobile teams” of home visits, “deadlines” for monitoring vaccination and “school social action units” for multisectoral management of the problem of school backwardness. The "Think Tank" groups, having reflected on the perspectives of SSBs in Tunisia, came up with a roadmap made up of four fundamental axes. 1. Creation of a National Health Insurance Fund (CNAS), affiliated with the Ministry of Health, and promoting prevention and health promotion. 2. Focus on non-communicable diseases, both young and old. 3. Establishment of a periodic health assessment, stratified by sex and age, guiding health behaviors and "self-care" skills. 4. The development of “nursing homes”, providing continuous care, by multi-functional and multidisciplinary teams. Thus, the reform of the SSB policy of Tunisia, by referring to the Astana declaration and the cumulative national expertise, is essential to revitalize the first line of care and ensure the Tunisian population a "health for all", leaving no one behind”.