En 1995, Pamela George a été brutalement assassinée par deux jeunes athlètes universitaires de dix-huit ans. Les deux hommes condamnés pour meurtre se virent infliger des peines légères pour leur crime. Dans cet article, j'examine le meurtre de Pamela George comme un acte de violence raciale sexuée faisant partie de la poursuite de la colonisation des Autochtones. Je suggère qu'en tant que femme autochtone travaillant dans un espace de prostitution, Pamela George représentait un corps qui pouvait être violé impunément. Les hommes blancs respectables qui s'aventurent temporairement dans une zone de dégénérescence pour s'engager dans une rencontre avec une prostituée ne sont pas tenus responsables de la violence qui se produit régulièrement dans les espaces et sur le corps de l'Autre. La relation entre les corps, l'espace et la justice, où les zones habitées par l'Autre racialisé ainsi que celles de prostitution (souvent l'une étant l'autre) sont considérées comme des espaces où la justice universelle n'opère pas, suggère que cette violence reste invisible devant la loi. Ses caractéristiques, son rôle dans la constitution de l'homme blanc et des sociétés de colonisateurs blancs, indiquent pourquoi la violence persiste et pourquoi elle est niée par le droit de façon constante. Les processus de création d'identité décrits sont essentiels à la colonisation et, dans ce cas, à celle des Autochtones du Canada.
In 1995, Pamela George was brutally murdered by two young university athletes. The men were convicted of manslaughter and given light sentences. In this article, I examine the murder of Pamela George as gendered racial violence and continuing colonization of Aboriginal peoples. I suggest that as an Aboriginal woman working in the space of prostitution, Pamela George represented a body that could be violated with impunity. Respectable white men who journey temporarily into the zone of degeneracy to engage in an encounter in prostitution are not held accountable for violence that occurs so routinely in the spaces and on the bodies of the Other. Further, this relationship between bodies, space, and justice, in which zones inhabited by racial Others as well as zones of prostitution (often one and the same) are considered to be spaces in which universal justice does not operate, suggests how the violence remains invisible in the law. The constitutive features of this violence, its role in making white men and white settler societies, suggest why it keeps on happening and is so consistently denied in law. The identity making processes I describe are vital to colonization and, in this case, specifically to the colonization of Aboriginal peoples in Canada.