L’électrification revêt un caractère «féerique». Catherine Coquery-Vidrovitch en parle comme d’une «cendrillon» dans le contexte de l’Afrique. Elle fait pourtant le constat que l’histoire de l’électricité sur le continent n’a que modestement progressé. La faute revient à un intérêt tout relatif pour la question, l’électricité étant restée difficile d’accès pour le commun des populations africaines. Les initiatives ne semblent pourtant pas faire défaut au cours de la période coloniale, pour en élargir l’usage et le territoire. La production électrique reste essentiellement thermique jusqu’aux années 1950. En dehors de quelques colonies de peuplement et de territoires où se mettent en place des embryons d’industrialisation (Afrique du Sud et Nigéria), le continent est faiblement électrifié. Il faut attendre la crise des années 1930 et l’après-guerre pour voir l’essor des projets d’électrification, notamment grâce à l’hydroélectricité.